Comment mettre en place une stratégie collective de gestion du Kbis
Définir un plan d’action clair et mesurable
Pour orchestrer une politique de gestion du Kbis dans une coopérative artisanale, il faut d’abord définir des objectifs précis. Vouloir « harmoniser tous les Kbis » est louable, mais reste trop vague pour mobiliser efficacement. Il vaut mieux indiquer, par exemple, qu’on souhaite vérifier et mettre à jour 100 % des extraits d’ici la fin du trimestre. Ce type d’objectif chiffré est plus motivant pour les membres. On peut également fixer des indicateurs de suivi : nombre de Kbis à jour, nombre de retards, nombre de modifications statutaires en cours, etc. Une fois les objectifs établis, on clarifie la marche à suivre : qui s’occupe des relances, comment on valide un document, comment on communique sur les nouveaux statuts…
Il convient ensuite de déterminer si la coopérative dispose de ressources internes pour prendre en charge cette tâche ou si un prestataire extérieur est nécessaire. Certaines structures préfèrent externaliser la gestion des formalités, notamment lorsqu’elles n’ont pas les compétences juridiques en interne. D’autres coopératives, plus autonomes, gèrent leurs extraits Kbis par le biais d’un logiciel collaboratif. Dans un cas comme dans l’autre, la notion de « plan d’action » renvoie à une véritable feuille de route, avec des délais à respecter et des responsabilités attribuées de façon équitable.
Gérer la formation et l’information auprès des membres
La pédagogie est un levier essentiel pour assurer la pérennité des efforts. Beaucoup d’artisans possèdent un savoir-faire technique remarquable, mais se sentent démunis face à la complexité juridique. Respecter les obligations liées au Kbis peut leur sembler abstrait. D’où l’intérêt d’organiser des sessions d’information, qu’elles soient en présentiel ou sous forme de tutoriels en ligne. Les coopératives qui investissent dans l’accompagnement individuel ou collectif forment des membres plus autonomes et plus enclins à mettre leurs papiers en règle.
Par ailleurs, avoir à disposition une fiche de synthèse expliquant « quand et pourquoi mettre à jour un Kbis » peut faire gagner un temps précieux. L’objectif est d’éviter la multiplication des questions sur les mêmes sujets. Cette fiche reprend les situations courantes – changement d’adresse, modification du capital, changement de dénomination sociale, arrivée d’un nouvel associé – et détaille précisément les démarches à entreprendre. En cas d’évolutions législatives, il importe de tenir compte de la nouvelle réglementation pour actualiser ces supports. Chaque membre, même celui qui vient d’intégrer la coopérative, doit pourvoir s’approprier facilement les règles en vigueur.