Les raisons concrètes d’exiger un Kbis dès le début
Justification légale et administrative
Les incubateurs sérieux, qu’ils soient publics ou privés, ne peuvent pas prendre le risque d’accompagner un projet fantôme sans identité légale. En France, le cadre réglementaire est strict : dès lors qu’une activité génère ou est appelée à générer un chiffre d’affaires, elle doit être rattachée à une entité déclarée. Les incubateurs se mettent donc en conformité en demandant le Kbis. Ceci leur permet de vérifier rapidement la légitimité du projet et d’éviter les problèmes de fraude ou d’usurpation d’identité. Pour l’entrepreneur, c’est la porte d’entrée vers une reconnaissance officielle et la possibilité d’obtenir, plus tard, d’autres documents administratifs cruciaux comme l’INSEE SIRET ou un extrait D1 pour les artisans.
Accès aux financements et subventions
L’obtention d’un Kbis est une étape incontournable pour prétendre à divers modes de financement. Lorsqu’on est conseillé par un incubateur, on peut être orienté vers des aides locales, régionales ou même nationales. Nombre d’institutions exigent un minimum de structure administrative. Avec un Kbis en main, vous prouvez aux organismes prêteurs ou investisseurs que vous existez juridiquement, ce qui rassure sur la stabilité et la capacité à s’engager sur la durée. Dans le Val-d’Oise, il existe souvent des appels à projets départementaux, soutenus par des fonds publics qui peuvent représenter jusqu’à 20 % du budget d’amorçage d’une start-up. Sans immatriculation et sans Kbis, ces opportunités demeurent inaccessibles, laissant l’entrepreneur à court de ressources pour finaliser son poc.
Crédibilité vis-à-vis de l’écosystème
Être accompagné par un incubateur, c’est aussi évoluer dans un milieu compétitif où chaque projet cherche de la visibilité. Les partenaires, clients potentiels et eventuels prestataires comparent votre idée à d’autres. Disposer d’un Kbis dès la phase poc, c’est matérialiser votre détermination. Vous montrez que vous prenez votre projet au sérieux, que vous anticipez dès maintenant l’aspect administratif et légal. Ainsi, lorsque vous vous présentez à un événement de networking ou dans une convention professionnelle, vous n’êtes pas “juste” un porteur de projet, mais déjà un entrepreneur. Cette légitimité ouvre des dialogues plus constructifs et introduit une dose de confiance dans les échanges. Ce simple certificat peut souvent faire la différence au moment de signer un premier partenariat.
Anticipation de la structuration future
De plus en plus, la phase poc ne se limite pas au seul développement d’un prototype technique. C’est l’occasion de définir la stratégie globale du futur produit ou service, la culture d’entreprise souhaitée, et la manière dont on va se positionner sur le marché. Être déjà immatriculé, c’est formaliser ces réflexions à travers un cadre juridique clair. Cela vous aide, par exemple, à réfléchir à la répartition du capital (si vous êtes plusieurs associés), à la nomination des dirigeants, au régime social et fiscal… Quand l’incubateur vous demande un Kbis, il vous presse en réalité de mettre en place une base solide pour aborder sereinement la suite de votre développement. Cette anticipation peut vous éviter bien des déconvenues lorsque vous devrez émettre vos premières factures ou accueillir de nouveaux collaborateurs.